Après le rejet de l’initiative contre l’élevage intensif, le signal est clair: le moment est venu de privilégier le dialogue avec les acteurs de l’agriculture.
Oui, je suis militant écologiste et conscient que l’impact global de l’agriculture sur la biodiversité et les sols n’est pas exemplaire.
Mais je suis aussi un habitant de la campagne, j’ai des vigneron·ne·s, des agriculteurs ou des éleveurs dans mes cercles d’amis, je fréquente beaucoup d’exploitant·e·s dans le cadre de mon travail. Ce que je vois, ce sont les efforts que fait la majorité des agricultrices et agriculteurs et surtout les pressions qu’ils·elles subissent au quotidien pour produire toujours plus et toujours plus beau avec des marges toujours plus rabotées par les distributeurs… tout en étant régulièrement pointé·e·s du doigt de manière virulente pour ce qui fonctionne moins bien.
N’allez pas croire que je suis pour les pesticides ou pour l’élevage intensif. Mais je pense que le moyen le plus efficace de changer les choses, c’est de revoir notre rapport à ce que l’on mange. Retrouver la vraie valeur des produits que l’on achète, arrêter de voir la nourriture comme un simple bien de consommation.
Car au final, quand on reprend conscience de ce que l’on consomme, que l’on prend le temps de se préoccuper de la provenance des produits et du travail fourni par les travailleuses et travailleurs du terroir, le porte-monnaie ne s’en porte pas forcément plus mal, nos papilles retrouvent le vrai goût des aliments et notre esprit reprend conscience que le standard du goût ou de l’apparence n’est pas fixé par les supermarchés.
Oui, il reste une grande marge d’amélioration, je pense que la majorité en conviendra. Mais travaillons main dans la main, parlons-nous, discutons, trouvons ensemble des solutions d’amélioration plutôt que de développer ce clivage ville/campagne qui n’a aucun sens. L’agriculteur n’est pas forcément le pollueur et le citadin n’est pas forcément le bobo qui achète du boeuf du Brésil sans avoir jamais mis les pieds à la campagne !
Commençons par le plus simple: consommons local, privilégions les circuits courts. Et vu le nombre de marchés dans les villes, de marchés à la ferme et autres self-services qui fleurissent partout, nous n’avons plus d’excuse… la pandémie nous a prouvé que nous en étions capables.