Des montagnes, des VTTistes de niveau mondial, les paysages somptueux du Valais et une journée à s’éclater en faisant des photos depuis un hélicoptère. C’est exactement ce qui me faisait rêver il y a encore quelques années et que j’aurais pu réaliser cet été.
Récemment, j’ai été contacté par l’organisation d’une course de VTT valaisanne bien connue pour rejoindre son staff photo. Le cahier des charges était simple : suivre et photographier la tête de course tout au long du parcours reliant Verbier à Grimentz.
Bien que flatté d’avoir potentiellement pu réaliser ce qui était jadis un rêve, il va de soi que j’ai décliné cette proposition. Car passer une journée en hélicoptère ne fait plus partie des choses que je juge cohérentes. Un évènement sportif, même de catégorie internationale, ne justifie pas selon moi de rejeter autant de CO2 pour réaliser ses images.
« Oui mais l’hélicoptère va de toutes façons voler, avec ou sans toi »
En racontant cette anecdote autour de moi, la réaction que j’ai souvent entendue a été celle-ci. Alors oui, il est clair que mon refus ne va certainement pas provoquer une remise en question totale de cette course ni des autres évènements sportifs.
Mais il a au moins l’intérêt, outre le fait de me permettre de dormir l’esprit léger en assumant mes valeurs, de montrer que l’opinion collective change. Plus nous serons à assumer cette position, plus les chances de provoquer cette fameuse remise en question seront grandes.
Une question de responsabilité
Les évènements culturels et sportifs sont bien-sûr bénéfiques pour l’aspect ludique et divertissant qu’ils proposent et il ne me viendrait pas à l’idée de vouloir les interdire. Cependant, tout comme les entreprises, il est grand temps qu’ils poursuivent leurs démarches visant à réduire drastiquement leurs émissions. Ceux qui sont largement subventionnés par de l’argent public en premier.
On rejette souvent la faute sur le public qui attend des images de plus en plus immersives et qualitatives des évènements, des suivis en temps réel et des ralentis à couper le souffle; c’est à nous de réaliser que ces exigences ont un coût, pas seulement financier, mais surtout écologique.
Photo: la course prise de manière volontaire et indépendante en 2019… depuis la terre ferme 🙂